Le sujet de la bienveillance est sur toutes les lèvres, comme s’il s’agissait du nouvel antidote au mal- être et donc à la performance des employés.
C’est devenu le « super soft skill » à détenir pour savoir (bien) manager aujourd’hui.
Mais utilisé seul comme cataplasme, il ne contribue pas complètement aux intérêts des employés ni de l’entreprise.
Ses détracteurs l’accusent de « niaiserie » RH, tant il est aisé de l’extraire de son contexte (professionnel) et de l’accuser de faiblesse mentale.
Ses adeptes en font l’éloge, mais balbutient pour l’insérer dans son contexte et le pondérer au milieu de l’attitude générale des managers.
Le management par la bienveillance tout le monde en parle, tout le monde veut l’instaurer, mais personne ne définit son rôle et surtout, comment et pourquoi il faut l’équilibrer.
On a rien inventé
On se réveille un peu plus tardivement que certaines cultures.
Pourtant, les bénéfices de la bienveillance tout le monde les connait, tout le monde les ressent depuis toujours, à commencer dans sa vie personnelle.
Du bon sens
Personne n’a jamais pris aucun plaisir à travailler aux cotés d’un directeur tyran, clivant et égoïste 10 heures par jour.
C’est indiscutablement une question de bon sens que d’affirmer qu’un responsable en charge d’une équipe doit avoir une (certaine) dose de bienveillance pour donner aux autres l’envie de collaborer avec lui.
On peut finir par détester son emploi et/où son entreprise au contact de personnes au mieux transparentes, au pire malveillantes.
Une question d’attitude constante
Avec le bon état d’esprit.
On décide d’être bienveillant ou on ne l’est pas, il n’y a pas de siège intermédiaire.
La bienveillance c’est le bon sens des relations humaines, particulièrement en entreprise.
Ce bon sens semble s’être perdu à mesure que nous avons poussé le rôle du manager vers davantage de résultats tout en confiant ce même rôle à des employés selon la règle de la méritocratie ou selon les excellentes connaissances techniques, voire les 2.
Ainsi, nous avons banalisé la fonction, laissant les tenants du titre naviguer à vue dans leurs responsabilités managériales.
Or, être bienveillant dans un contexte managérial est fondamental et pourrait se résumer ainsi:
« Devoir et savoir écouter sans juger, savoir se rendre disponible quand cela est nécessaire, guider lorsque le besoin s’en fait sentir. »
Des fondamentaux que tout le monde semble avoir oublié, tant c’est banal.
Il aurait été judicieux de le transmettre.
L’exercice est plus compliqué à faire qu’à rédiger.
Un environnement bienveillant offre la possibilité d’affronter sans (trop) de difficultés ce pourquoi nous sommes présents chaque matin.
Pour quoi faire
La bienveillance à une utilité, à peu près comme chaque attitude bienfaisante.
Elle contribue à un bien-être utile à notre performance.
Elle crée des conditions mentales propices à l’épanouissement et à la réflexion.
La notion de performance quant à elle ne doit pas nécessairement être associée à une pression constante, surdimensionnée et sans but pour obtenir des résultats, comme il est souvent rapporté.
L’équilibre de la bienveillance est l’exigence
Exiger des résultats peut sembler abrupte dans le contexte actuel, mais personne ne pourra contester le fait qu’une entreprise à besoin de résultats pour pérenniser son activité.
La bienveillance apporte l’environnement serein, mais seule elle n’est pas assez stimulante.
Elle crée un « cocooning » (trop) rassurant qui ne se prête pas à l’exercice des fonctions en entreprise.
Elle ne favorise pas cette petite dose de bon stress, celle qui est nécessaire à la réalisation, au surpassement, à l’accomplissement de soi.
Même si cela pique les yeux pour certains de devoir le lire.
L’exigence n’est pas un gros mot
L’exigence c’est oser se challenger intellectuellement, humainement, chercher à s’élever d’abord pour soi puis en entraînant les autres.
C’est s’obliger à considérer la performance non pas comme un but à atteindre défini pour les seuls besoins de l’entreprise mais bel et bien comme un état d’esprit visant l’excellence, dont les bénéfices nous profitent d’abord en tant qu’individu.
Si l’exigence est souvent (mal) associée avec des styles autoritaires de management, pour autant son efficacité n’est plus à démontrer.
L’exigence est un état d’esprit qui conduit à vouloir (constamment) donner le meilleur de soi-même en considérant que ce qui est « moyen » ne devrait pas être acceptable.
Un mariage heureux
La bienveillance sans l’exigence c’est perdre de vue la raison d’être d’une entreprise.
L’exigence sans bienveillance c’est s’éloigner du bon sens dans les relations humaines et ne garder comme horizon que le résultat.
Le mariage des 2 permet indiscutablement de préserver les individus, de créer un environnement propice à leur développement et de satisfaire les besoins de l’entreprise.